J’étais passé le voir quelques jours pendant la troisième semaine de septembre. Papa était très affaibli. Il mangeait peu, buvait peu, ne quittait plus son lit médicalisé qui occupait la salle à manger depuis février. Je n’avais pas osé le photographier quand la lumière du matin avait caressé son visage émacié, méconnaissable. Epuisé, il s’était endormi après la toilette. Je l’avais entendu crier, gémir tandis que l’aide-soignante le lavait. La maladie gagnait. Quand je l’ai quitté, Papa m’a dit au-revoir sans ouvrir les yeux. Aurais-je pu soutenir son regard ? J’ai pris des nouvelles chaque semaine. Souvent, il dormait. Parfois, sa voix lointaine balbutiait quelques mots… Voilà des heures que je ne parle que de lui. Nous marchons vers la cascade du Nideck. Je l’évoque sans cesse. Au retour de la balade, nous admirons le soleil couchant dorer les Vosges. C’est l’heure à laquelle Papa est parti. 24 juin 1933 – 23 octobre 2014